L'agro-éco-culture
Le paysage d'Evisa est un paysage culturel, issu des traditions sylvopastorale et de la culture du châtaignier depuis l'époque génoise. Ce petit village traditionnel corse, fut autrefois un haut lieu du pastoralisme insulaire. Evisa était un lieu de passage obligé pour les bergers reliant les hauts plateaux du Niolu et les plaines des côtes occidentales de la Corse.
Patrimoine agro-pastoral
Patrimoniu agru-pasturale
Un patrimoine agro-pastoral témoin de la vie autarcique des habitants. Au XVIème siècle encore « l'Eglise commande » et donne un « cadre » à l'occupation humaine de l'espace. Les populations agro-pastorales caractérisées par la précarité et la mobilité de leurs lieux d'implantation, tendent à graviter autour de ces pôles de fixation qui correspondent aux églises piévanes La vie dans les vallées était de type autarcique, c'est pourquoi le village est parsemé de constructions qui témoignent de la vie quotidienne des habitants : l'économie de subsistance tournait autour de l'exploitation de la châtaigne, des vergers et potagers familiaux.
Les moulins
Mulini
Situés le long des rivières, ces moulins, trésors de mémoire, sont des vestiges du processus de fabrication de la farine de châtaigne transformée à la meule de pierre. Bâtiments en pierres sèches, ils abritaient des meules en granite, à entrainement hydraulique. On donnait 3 kg de farine de châtaigne pour 1 litre d'huile ou 1 kg de farine de blé, et 4 kg de farine de châtaigne pour 1 kilo de cochon. Aujourd'hui la farine de châtaignes est très prisée et sa demande dépasse largement l'offre.
Vous pouvez découvrir ces moulins à proximité des piscines naturelles d'Aïtone.
Les séchoirs à châtaignes
Grataghji
A près la récolte, les châtaignes étaient transportées à dos de mulet dans le Gratahju, le séchoir traditionnel. Ce sont des constructions en pierre à deux niveaux : au rez-de-chaussée un feu de bois de châtaignier (fucone) à même le sol émet la chaleur nécessaire au séchage des châtaignes fraîches disposées à l'étage sur des lattes en bois en claire-voie. Les fruits étalés sont remués de temps en temps en attendant que la coque de fende. Certains sont encore en service.
Les silos à châtaignes
Chjostri
Ces enceintes circulaires en pierres sèches, situées dans les châtaigneraies servaient au stockage des châtaignes durant la récolte aux alentours du 10 octobre, avant leur transport au séchoir. Recueillies à l'aide d'une fourche de bois à trois dents (ruspula) qui permet d'écarter les feuilles et de découvrir les châtaignes, elles sont posées dans un panier de forme ovale (sporta) et conservées quelques semaines sur place dans les silos de pierres sèches ventilées latéralement et recouverts d'un toit sommaire.
ARTICLES
Vergers et potagers
Un esprit familial
Ce sont les temps de pénurie qui rappellent aux villageois l’importance du rôle nourricier du jardin potager. Les villages de montagne ont su développer cet art de la subsistance qui les poussent à obtenir de jolis fruits et légumes bio par défaut ou plutôt sans défauts ! Vous découvrirez tous ces trésors de bienfaits en vous baladant dans le village. Cela contribue également à créer un compost naturel réinséré naturellement dans la terre fertile.
l'Âne corse
L'ami du village
L’âne corse était indispensable pour nos anciens car il transportait le bois, les châtaignes et divers matériaux pour les maisons, même sur les chemins les plus escarpés. Dans les moulins, il tournait la meule du pressoir et participaient au rendement. De 20 000 ânes en 1930, il en reste à peine 2000 aujourd’hui. Il fait l’objet d’actions de protections.
L’âne corse se différencie par la croix sur son dos, sa taille, le port des oreilles, la couleur gris tourterelle, des yeux de biche, un chanfrein rectiligne, des naseaux bien ouverts, expressifs et surtout par sa crinière hirsute.
Séchoirs
à châtaignes
Le Village d'Evisa possède beaucoup de séchoirs reconnaissables à leur toit pentu. Les châtaignes sont placées dans le séchoir («grataghju», «casetta»). C’est une pièce possédant des petites ouvertures latérales, sous le toit, pour permettre la circulation de l’air chaud favorisant ainsi le séchage. Les fruits sont étalés sur des claies en châtaigner («a grata»), ils reçoivent la chaleur se dégageant d’un foyer central («u fuconu») pendant plusieurs jours.